Aujourd’hui, j’ai eu la chance à l’IESEG d’écouter un intervenant de Nord Création, une « société de capital risque à vocation régionale », qui nous a présenté
les principales raisons d’échec en création d’entreprise.
Des besoins financiers sous-estimés
Le créateur est souvent persuadé de réussir. Et c’est cette confiance en soi qui lui permet d’ailleurs d’oser la création d’entreprise –et potentiellement de réussir.
Mais attention à
l’excès de confiance : puisqu’il est naturel d’avoir une tendance dans ce sens, il est préférable de faire dans la sur-prudence, et de
prévoir des charges plus élevées que ce que vous ne penseriez au premier abord.
Je pense que je me trouve dans ce cas : ma création d’entreprise nécessite au départ peu d’investissement. Nous n’avons concrètement besoin que d’un site internet et de temps (démarchage…). Pour le site, nous allons en grande partie le faire nous-mêmes.
Mais je pense que j’ai à la base une
vision trop optimiste des choses : nous ne pourrons pas créer nous-mêmes certaines parties du site, nous aurons des frais de transport… Bref, nous aurons des charges. Damn it, un point pour Nord Création !
Des erreurs stratégiques au départ
Croître trop vite, embaucher trop vite, ou trop lentement, se montrer trop timoré, surestimer le marché,
les erreurs stratégiques possibles sont nombreuses.
À cet écueil, pas de solution miracle : faire preuve de bon sens, parler de vos idées autour de vous et récolter des avis me paraît une bonne façon de s’en prémunir. Mais n’oubliez pas que les avis ne sont que des avis ! Au final, vos décisions doivent venir de vous.
On va dire que c’est
une question d’instinct…
Des démarches commerciales insuffisantes
Les clients ne vous attendent pas.
À moins que vous ne vendiez précisément un produit précis à une clientèle ciblée au moment où elle en a besoin (comme des préservatifs dans une boîte de nuit), ce qui est l’idéal, vous allez devoir
sortir chercher vos clients.
Et souvent, vous allez devoir les convaincre qu’ils ont besoin de votre produit, que celui du concurrent ou celui qu’ils utilisent déjà est moins bien, et que
la signature se met en bas du chèque.
Bref, trop se concentrer sur des aspects secondaires ou théoriques de la création d’entreprise et oublier la vente, c’est mal.
Choisir l’ameublement de vos locaux, c’est important, mais
c’est la vente qui remplit la marmite !
Un manque d’accompagnement
La création d’entreprise, c’est avant tout des relations humaines. Certes, c’est aussi beaucoup votre produit ou votre stratégie, mais l’entreprise,
c’est beaucoup de réseau.
Et le réseau, ce n’est pas cette chose horrible dont tout le monde parle : c’est d’abord et simplement un
processus naturel de socialisation, auprès de personnes de votre secteur.
Beaucoup de contrats se font
par relations ! Ce n’est pas immoral, c’est naturel : si vous avez besoin de quelqu’un pour créer un site internet, et bien appelez moi et que votre petit cousin s’y connaît, vous irez d’abord vers lui. C‘est normal.
Alors
ne restez pas seul dans votre coin !
Des tensions entre associés
Bon alors ça, c’est un peu le grand méchant loup. Vous pouvez avoir un produit et une stratégie parfaits, si un conflit éclate entre les associés, l’échec n’est pas loin.
Je suis dans un cas particulièrement épineux si cela nous arrive : nous sommes deux, et nous pensons répartir le capital en 50-50. En cas de conflit, la prise de décision est donc difficile. Et une
entreprise incapable de prendre une décision, c’est une entreprise qui coule.
Bref,
un bon pacte d’associé peut vous épargner l’implosion en cas de tensions. Pensez-y (de préférence avant) !
Un profil de créateur inadéquat
Tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur. Et heureusement.
Pour le savoir, le mieux est encore d’en parler autour de soi. Mais le regard des autres n’est pas la vérité absolue, et il arrive que des jaloux tentent de décourager les créateurs. Bref,
choisissez des personnes de confiance.
Un entrepreneur doit de toute façon avoir une bonne
résistance au stress et à la fatigue, une certaine confiance en lui, et être capable d’
écouter les avis contraires.